Résumé de la bande dessinée : Les aventures de Pomme et Paille
Pomme, un petit garçon débordant d’énergie, s’ennuyait tout seul. Mais quelle chance, il a un papa inventeur qui va lui concevoir pour le nouvel an un frère robot à la chevelure en « Paille » de fer et au cœur aussi pur que Pomme.
Aidés de deux amis, un chat et un perroquet, ils devront se débrouiller face à l’adversité, pour se loger, remporter un championnat de hockey, et vaincre face à un escroc qui voudra voler Paille.
Conçue et dessinée pour ses deux enfants à la fin des années 1920 par Paule Orsini, une artiste totalement autodidacte, cette histoire évoque déjà la relation rêvée entre l’enfant et la machine et nous parle d’une intelligence bien mieux qu’artificielle.
Préface
C’est en faisant le tri parmi les multiples objets entassés dans la cave familiale que j’ai découvert dans plusieurs cartons, avec cette bande dessinée, toute l’expression de la vie d’artiste de ma grand-mère, Paule (1901 – 1989).
Née au début du siècle dernier, cette Corse de naissance avait été emmenée par ses parents, avec sa sœur, à Madagascar où son père était administrateur. C’est certainement là, dans cette colonie lointaine et protégée, à près de 9000 kilomètres de la France qu’elle avait développé ce don de dessinatrice, avant son retour en métropole, au milieu des années 1920.
Parmi les quelques trois cents dessins que j’ai découverts et qui illustrent de nombreuses étapes de sa vie sur une cinquantaine d’années, il y avait, assez bien préservées, les soixante-dix planches des aventures de Pomme et Paille ; elles ont été probablement imaginées entre 1926 et 1930 pour amuser mon oncle Jack et ma mère Josie nés l’un et l’autre en 1919 et 1921 !
Au fil des pages, au-delà de la fraîcheur de l’aventure initiatique de l’enfant et du robot, ma grand-mère à su restituer l’atmosphère de la France de l’entre-deux-guerres, une époque où l’on entendait vrombir sur les pavés les premiers véhicules puissants, autos et motos, avec leurs pilotes à lunettes, tandis que les colonnes Morris annonçaient les spectacles de la ville et que le sport, juste après les Jeux Olympiques de 1924, à Paris dégageait un charme coloré (comme l’illustre dans l’album le match de hockey sur glace avec les joueurs gainés de cuir).
À l’époque, les premiers albums de Bécassine, Bicot, Quick et Flûte, Babar, venaient de paraître, et Paule avait dû en faire découvrir certains à Jack et Josie.
Ses dessins, élaborés sur une surface cartonnée d’un format un peu plus large que le A 4, étaient certainement d’abord crayonnés, puis repris directement à l’encre. Ils sont parfaitement scénarisés à côté de l’espace laissé libre à l’avance pour le texte qui était rédigé sur un transparent grisé qui recouvrait et protégeait l’image.
Émerveillé par le talent de Paule, j’ai éprouvé comme une évidence la nécessité de transmettre cette œuvre, pour qu’elle touche et amuse d’autres enfants et grands enfants.
Jérôme Albert-Sorel — Son trisaïeul était l’académicien Albert-Sorel (1842 – 1906), auteur de l’Europe et la Révolution française.