Résumé du conte illustré : Pérégrinations
Nestor s’en alla. Dans le désert d’abord, où il entreprit un cheminement spirituel. Il écouta parler des divinités antiques et comprit que là n’était pas son destin. Il eut aussi à se battre contre les éléments, parfois jusqu’au désespoir. Mais, paraissant surgir d’un rêve d’enfant, de l’aide lui arriva pour lui permettre de poursuivre sa route avec assez de force pour affronter le Monde. Mais du rêve au cauchemar il n’y a qu’un pas et les choses tournèrent mal, en apparence, du moins. Mais il y a toujours une solution qui, parfois, se fait attendre un peu parce qu’il faut la trouver au fond de son cœur.
À propos de l’auteur Michel Stab
Michel Stab publie à la Compagnie littéraire son premier conte illustré : Pérégrinations
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Extrait
Mon ami Nestor
Mon ami Nestor était chanteur. Un chanteur argentin, très exactement. Tout comme moi, il avait grandi dans la banlieue de Buenos Aires et c’est cette ville-là qu’il portait dans son cœur. Il en chantait la beauté chaque nuit dans des bars louches, pour quelques pesos, mais toujours avec le même enthousiasme.
Ses textes manquaient souvent de profondeur. C’est qu’il préférait ne pas trop aller au fond des choses parce qu’il savait que la cité portuaire avait des rêves qui, très vite, pouvaient la mener à de cuisants échecs… quitte à renaître, par la suite, sous la forme de purs sentiments de nostalgie. Ainsi fonctionne l’âme argentine et Nestor avait fait sienne cette manière de voir les choses. Il laissait s’envoler ses mélodies, portées par la douceur du trémolo de sa voix et par la définitive élégance de son castillan aux sonorités italiennes. Peu à peu, il se fit connaître. Suffisamment pour émouvoir le cœur de quelques jeunes femmes et pour faire venir à lui des pourboires plus conséquents.
Par un petit matin frais et pluvieux d’août, après une nuit de représentation, alors qu’il traversait la rue, Nestor se fit renverser par une voiture. Un accident sans gravité, en apparence. Pourtant, à partir de ce moment-là, sa façon de voir les choses se mit à changer. Il devint de plus en plus triste et anxieux. Finalement, il dit à ses amis, les musiciens de son orchestre : « Je suis désolé, je ne peux plus chanter. Quand j’essaye, c’est comme si quelque chose m’empêchait de respirer, comme si l’oxygène venait à manquer. D’autre part, je suis de plus en plus convaincu que le monde ne s’arrête ni au stade de Boca ni à l’embarcadère pour Montevideo. Ce que je veux, c’est voyager, parcourir tout le continent et, plus tard, le monde entier ! »
Eux crurent qu’il perdait la tête. Que l’accident avait blessé son cerveau et que la raison s’échappait de cette blessure comme le ferait du sang d’une plaie ouverte. « T’en aller après tant d’efforts, juste maintenant que nous commençons à gagner un peu d’argent, après tant de vains efforts, tu es fou, répondirent-ils. Personne ne se souviendra de toi à ton retour, tu ne peux quand même pas faire ça ! »
Mais il ne les écouta pas. Il ne ressentait que l’implacable besoin de voir le monde. « N’importe lequel d’entre vous chante mieux que moi et pourra aisément me remplacer, je ne vous suis plus d’aucune utilité, je dois partir. »
Il alla rassembler quelques affaires pour son départ. Cette décision si soudaine, cela m’inquiétait.
— Où donc veux-tu aller ? lui demandais-je.
— Ailleurs, répondit-il simplement.
— Mais pourquoi, tu n’es pas bien avec nous ?
— Il faut que je parte d’ici !
Et il me planta là, sans plus un regard et sans ajouter un mot.
L’avis de la Compagnie Littéraire à propos de Pérégrinations (conte illustré)
Un conte fascinant d’imagination, au pays des elfes, des fées, gnomes et sorcières. L’aventure de Nestor prend rapidement l’image d’une grande fresque onirique, à l’image des tableaux venant ponctuer notre lecture. Les différents chapitres sont courts, et créent une dynamique de lecture interpellant chaque fois la curiosité du lecteur. Bien que magique, le fil conducteur de l’histoire garde une cohérence et surprend régulièrement avec ses situations impromptues. Amitié, colère, amour et aventure forment une recette classique mais efficace au service de cet ouvrage pouvant s’adresser tant aux petits qu’aux grands rêveurs. Une fable contemplative, spontanée et poétique, nous invitant à voir la magie en chaque chose de l’autre côté du miroir de la vie.