Résumé de la fiction historique : Vite, en finir avec la guerre 14 ou Les cœurs, même brisés, continuent de battre
1919. La Grande Guerre est finie, laissant derrière elle son cortège de vies brisées.
Dans le Nord de la France, à la Grande Ferme d’Esquerchin, la famille Baes n’échappe pas à la règle. Durant quatre longues années, les femmes ont dû vivre sans les hommes et les remplacer pour que la vie continue dans les campagnes ou à l’usine. Que va-t-il se passer maintenant, alors que beaucoup ne sont pas revenus et que d’autres sont anéantis ?
C’est autour de ces questions cruciales : « Où sont passés les hommes ? » et « Comment retisser des liens à leur retour ? » que s’articule le roman de Jean-Charles Vandenabeele, Vite, en finir avec la guerre 14 ou Les cœurs, même brisés, continuent de battre.
Une fois la tourmente estompée, comment les deux sœurs Charlotte et Marie, très proches bien que très différentes, vont-elles faire face aux deuils, aux drames, mais aussi à un destin qui les lie inéluctablement au même homme ?
Le docteur Julien Vanbergue, personnage omniprésent tout au long du roman, parviendra-t-il à démêler ce curieux écheveau familial ?
Vite, en finir avec la guerre 14 est une immersion dans le quotidien des familles françaises au lendemain de la guerre.
À propos de l’auteur Jean-Charles Vandenabeele
Jean-Charles Vandenabeele est né en 1945. Il est originaire de Douai et issu d’une famille de médecins. Il réside actuellement à Annecy-le-Vieux où il a exercé diverses fonctions à responsabilités. Médecin et écrivain à la fois, il a déjà publié plusieurs ouvrages, dont quelques-uns dans la littérature jeunesse. Ce roman est inspiré de souvenirs et de témoignages familiaux que l’auteur a transcrits à travers une fiction flamboyante.
En savoir plus sur la fiction historique Vite en finir avec la guerre 14Extrait du livre Vite en finir avec la guerre 14
Dur, dur, le réveil, à Esquerchin comme ailleurs dans la région du Nord. Ce paisible village agricole installé dans les plaines cultivées au nord-ouest de Douai s’était retrouvé à son corps défendant en zone occupée, dans le demi-front, à deux pas de la crête de Vimy. À proximité et parfois même au cœur de la bataille acharnée entre les troupes anglo-canadiennes et l’envahisseur allemand, tous les habitants avaient vécu des instants difficiles pour ne pas dire dramatiques.
De quoi être déboussolés, en effet !
Bon, ce n’est pas tout ça, il fallait aller chercher les bêtes puisque, heureusement, il en restait quelques-unes. Qui allait se dévouer ?
Marie dont la grossesse évoluait à peu près normalement ne rechignait pas à la tâche. Mais ses travaux d’écriture la préoccupaient au plus haut point en ce moment. Maria, la vieille bonne restée fidèle à la famille Baes, était partie à la rivière pour assurer un brin de lessive.
Henri Baes, le maître de maison et monsieur le Maire en titre, tardait vraiment à revenir du Bordelais où il s’était réfugié après sa prise en otage par l’occupant. Difficile, apparemment, de quitter les vignes du vieux monsieur Delèque, le père de son défunt gendre, vignobles déployés là-bas autour de Tabanac. Quant à Madame Baes, elle avait fait savoir à ses grandes filles que, ma foi, en hiver la vie était tout de même plus facile en ville alors elle restait à Douai, bien à l’abri chez la tante de la rue des Foulons…
Charlotte, finalement pas plus accablée que ça par les tâches agricoles et le travail à effectuer, se couvrit d’un fichu bien chaud et d’une pèlerine bleu marine suffisamment seyante.
Elle se regarda à peine dans le miroir un brin mité de l’entrée et entreprit de braver la fraîcheur ambiante pour récupérer les vaches avec deux ou trois veaux sous la mère qui seraient contents de regagner l’étable. Oh là ! Gros nuages noirs chargés de pluie qui accouraient à grands pas derrière la maison. Vite, vite, pas de temps à perdre. Fallait-il comme d’habitude solliciter Bobo, garçon certes un peu handicapé mais devenu le régisseur par défaut de la Grande Ferme parce que tous les hommes s’étaient éclipsés peu ou prou ? Pourquoi pas puisqu’il n’avait pas son pareil pour faire obéir les bêtes. Alors, en route !
— On va emmener le petit de Nonosse avec nous, prévint Mademoiselle Charlotte, enfin Madame Charlotte devrait-on dire puisque mariage il y a bien eu, même si Mademoiselle Charlotte ne tenait pas tout à fait à ce qu’on le lui rappelât.
— Nous, donner nom à petit Nonosse ?!
— Bah, tu veux lui trouver un nom, Bobo ?
— Oui, Mamoiselle.
— Eh bien, comme tu veux, choisis…