Résumé de l’éditeur Dans le reflet bleu de tes yeux — Alexandre Ubac
Alexandre habite à La Rochelle. Le jeune homme possède un talent certain pour la peinture, en particulier le portrait. Bachelier, il s’apprête à entrer en faculté de droit. Mais c’est sans compter le coup du destin qui va tout remettre en cause…
Cela n’empêchera pas l’Amour et ses plaisirs charnels de s’inviter dans sa vie. Sa sœur, Claudine, belle femme libertine qui vit à Paris, lui sera d’un grand secours dans les épreuves qu’il traversera.
Quant à Emma, son amie d’enfance, secrètement amoureuse de ce beau jeune homme cultivé, elle deviendra son soutien et son amour indéfectible. Une histoire prenante : Alexandre arrivera-t-il à surmonter le sort qui s’acharne ?
Biographie de l’auteur : Alexandre Ubac
Né à Hanoï pendant la guerre d’Indochine et confié vers l’âge de 5 ans à un couple franco-vietnamien qui revenait en France, Alexandre Ubac a grandi dans un petit village picard, au contact de la nature. Très tôt il s’est mis à écrire dans différents genres, le roman mais aussi des écrits plus humoristiques. Après une vie riche en rebondissements, il partage son temps entre la littérature et son épouse qui l’a toujours soutenu.
Extrait : Dans le reflet bleu de tes yeux
Avant d’aller déjeuner puis de reprendre son poste à la librairie, Alexandre acheta du papier à dessin, il lui fallait du papier Canson lisse pour les portraits, avec de petits grains pour le fusain et un grammage plus important pour les aquarelles. Au sortir de la boutique, une jeune fille l’accosta en lui demandant :
— C’est vous qui réalisez des portraits sur le vieux port ?
— Disons que je suis l’un de ceux qui s’y emploient, pourquoi ? répondit-il modestement.
Elle le regarda en riant et dit :
— Oui, oui, mais c’est bien vous que j’ai remarqué, d’où ma façon un peu cavalière de vous interpeller, car j’aime ce que vous faites et votre manière de le faire.
Ce petit compliment le fit rougir et il rétorqua :
— Merci, mais vous savez, mes collègues ont beaucoup de talent et plus d’expérience que je puis en avoir.
— Je ne me suis pas trompée, vous êtes modeste et gentil. Voyez-vous, la différence qu’il y a entre vous et les autres, c’est leur côté professionnel, lucratif et artificiel ; tandis que vous, on sent que vous avez plaisir à faire, à composer, à réaliser avec simplicité, sans aucune prétention, mais avec une certaine douceur. Ne vous méprenez pas, je ne cherche pas du tout à vous flatter, mais tout simplement à vous faire apparaître la différence que j’ai ressentie en comparant votre attitude, crayon ou pinceau en main, et celle des autres portraitistes qui donnent la singulière impression de courir le client, puis de l’influencer à tout prix.
— Écoutez, reprit Alexandre, votre conversation est particulièrement intéressante et je vous propose volontiers de la poursuivre plus tard, si cela vous dit car dans l’immédiat, j’ai des obligations que je ne peux remettre. Chaque après-midi, vers seize heures, vous me trouverez sur le vieux port. Excusez-moi, mais il faut vraiment que je vous quitte, à bientôt !
Accompagnant ses propos d’un affectueux sourire, il partit d’un pas pressé, quelque peu perturbé par cette interlocutrice qui l’avait intimidé par son aplomb et sa pertinence d’observation. Sa démarche insinuait quelque chose de volontaire et donc de mystérieux. Elle devait avoir vingt-cinq ans, au moins. Avec ses cheveux noirs mi-longs et ses grands yeux verts, elle dégageait un charme certain. Il avait remarqué également son maquillage soigné, la coquetterie de sa petite robe ainsi que sa démarche souple et légère.