Résumé de l’éditeur : Du Petit-Rhône à la Grand’ Bouche
Du Petit-Rhône à la Grand’ Bouche est un recueil d’anecdotes autour de la Camargue. Le dernier eigadié du Garrouyas, un chasseur de Camargue, la sauvageonne de Tourvieille sont tant de textes immersifs, empreints d’un grand humour qui font découvrir ou redécouvrir la région. « Des souvenirs d’enfance, des rencontres insolites, des anecdotes délicieuses où la rigidité de la langue laisse un peu de place à la poésie, le tout, enveloppé d’expressions pittoresques et de quelques perles du vocabulaire local. C’est drôle, c’est tendre, c’est parfois émouvant ».
Avec Du Petit-Rhône à la Grand’ Bouche, à travers nouvelles contes et poèmes, Alain Arnaud parvient à immortaliser avec fidélité la vie rurale et l’art de vivre des habitants de la Camargue, autour d’un petit cabanon situé quelque part sur le littoral du delta du Rhône.
Un ouvrage qui séduira sans aucun doute les habitants de cette région, qui parviendront sans difficulté à s’identifier au récit, mais aussi les autres, qui se trouveront, dans ces histoires du Pays de Cocagne, projetés hors du temps et dans la dimension du conte.
Le livre comprend des illustrations de Frédéric Raoux.
Extrait : Du Petit-Rhône à la Grand’ Bouche
À force de grandir à Faraman, entre les ruines du Mas Paulet et celles de Tourvieille, mon ami Manolo, dit Spagna, finalement avait choisi son métier.
Non, au grand désarroi de ses cousines, toutes de bonne race sang et or, Manolo ne serait pas torero, car bien que les taureaux de monsieur Yonnet ne lui fissent point peur, le sang qui coulait dans ses veines le poussait vers une autre passion.
Spagna – sobriquet, certes, révélateur – pensait sans doute que toutes gloires acquises au mépris de la vie, arrachées à des êtres gisants sur le sable vermeil, demeuraient futiles et sans honneur. C’était pour cela, peut-être par souci philosophique, qu’en fier Espagnol de bonne souche, comme son père et son grand-père, Manolo se ferait maçon.
Comme je vous le disais à l’instant, ayant des souvenances espagnoles il se voulait maçon de la plus noble espèce. Or, antithèse déroutante, plâtre et ciment ne l’avaient jamais tenté. Cependant, les métiers de la pierre depuis peu le fascinaient ; rénover, prolonger la vie des chefs‑d’œuvre, quel prestige ! Là était sa véritable voie… Marteaux et burins, il œuvrerait désormais pour l’éternité de la pierre.
Coquin de sort ! Comment cette idée avait-elle pu germer dans sa tête, éclore et grandir ? Avait-il vu l’Abbaye d’Hulmet ou de Franquevaux ? Peut-être Sylveréal ? Et ces messagères millénaires croulant d’indifférence sous la pierre de Beaucaire, ces décombres, qui jalonnent néanmoins notre histoire comme d’authentiques et rares témoins, l’avaient forcément convaincu. Outre cela, Spagna nourrissait un projet des plus audacieux. Ce rebelle voulait arracher Tourvieille aux mains destructrices de l’oubli.
Figurez-vous que je ne m’étais pas trompé. Un jour, sa mère nous envoya au grenier pour mettre un peu d’ordre dans nos pagailles. En fouinant dans une vieille malle délabrée, je tombai sur un grand livre tout poussiéreux qui devait nous attendre depuis des lustres. C’était l’histoire des bâtisseurs de cathédrales, lesquels semblaient s’activer hors du récit, à mesure que nous tournions les pages. Soudain, je vis dans les yeux de Manolo, luisant d’ébène, l’expression d’une imminente décision.
Biographie de l’auteur : Alain Arnaud
Quelques mots sur l’auteur de Du Petit-Rhône à la Grand’ Bouche, Alain Arnaud.
Je suis né à Arles, dans cette antique cité provençale qui s’étire des Alpilles jusqu’aux horizons de la mer, où l’histoire de vingt-cinq siècles se raconte à chaque coin de rue, et dont le Rhône est à la ville, ce que le Tibre est à la ville éternelle : « Arles, la petite Rome des gaules ».
Chez nous, mes grands-parents parlaient provençal, et tout jeune, je suis tombé sous le charme de la sonorité des phrases ; surtout quand ils se chamaillaient avec humour et que l’accent du sud leur était complice. C’est donc naturellement, presque génétiquement dirai-je que je me suis laissé bercer par les fées de la culture provençale et méridionale ; celle du pays où je suis né.
En grandissant, comme tout le monde j’avais lu Pagnol, Daudet, Maupassant… Puis, plus tard, plus cadastralement je me suis intéressé aux auteurs de chez nous, Mistral, D’Arbaud, Aubanel… Parce que j’en avais entendu parler dans les braderies de village et que j’avais réussi à dénicher quelques-uns de leurs récits. C’était d’autres mots, d’autres expressions, un autre parfum de lecture qui me poussait à lire et découvrir encore. Alors je cherchais, je fouinais dans les brocantes, passant de longs moments devant les étalages à feuilleter des brochures qui auraient pu satisfaire ma curiosité.
Un jour, c’était du côté de Maussane-les-Alpilles, je fouillais comme à mon habitude dans des cartons remplis à ras bord, dans de vieux coffres délabrés et branlants où s’amoncellent toutes les littératures du coin, sous le regard de la chineuse, vêtue à la mode camarguaise pour l’occasion et qui paraissait se jouer de ma convoitise. Qu’importe ! je continuais à gratter, lorsque mes yeux se posèrent sur la couverture cartonnée d’un livret, qui semblait appartenir à un autre siècle. « La chèvre d’or » Paul Arène. Dès les premières lignes, je savais que je l’emporterais.
De là, patiemment, je n’eus de cesse de rassembler l’œuvre de ce génial conteur ; j’y suis parvenu ! et c’est lui, qui plus que les autres, me donna l’envie, m’inspirant de l’ampleur de ses périodes, vivantes, fleuries, détaillées de vous conter mes petites histoires.
On retrouve dans ce livre, toute la gouaille du camarguais de souche. On le savoure comme un pastis bien frais. A lire absolument !!!
Bonjour J est lu les premières lignes ‚je vais vraiment l aimer se livre ‚l auteur un monsieur qui a vraiment le sens de la convivialité etc…J est eu la chance de pouvoir le rencontrer un homme vrai authentique, exceptionnellement, rigolo.….Jest aussi rencontré son épouse Denise se sont des gens avec beaucoup de sincérité des vrais camarguais.un énorme bisou
Cathy l ardéchoise