À propos de l’auteur
Eugen Răchiteanu (n. 1974) est licencié en Théologie (2002, Roman, Roumanie), ayant un master en Géopolitique (2010, Bucarest, Roumanie) et un autre en Architecture, Art Sacré et Liturgie (2011, Rome, Italie). Il est docteur en Théologie (2005, Rome, Italie) et en Philosophie (2016, Iași, Roumanie). Il a bénéficié d’un stage pratique Erasmus+ (2016, Basilique Santa Croce de Florence, Italie). Il a été Rector Ecclesie du Complexe Monumental Saint-François à Cortone, Italie (2008 – 2009), Promoteur de l’art et de la culture dans le cadre du Complexe Monumental Santa Croce de Florence (2002 – 2005), professeur à la Faculté de Lettres de l’Université de Bacău, Roumanie (2005 – 2007). À présent, il est Prêtre Catholique-Romain dans l’Ordre des Frères Mineurs Conventuels, Directeur Responsable de la Maison Éditoriale et de la Revue Città di Vita de Florence, Lecteur à l’Institut Théologique Franciscain de Roman, Roumanie.
Liste de publications d’Eugen Răchiteanu : L’Icône dans la vie de l’Église (Éd. Metastasio, Assisi, 2005) ; L’Icône : un sentier entre visible et invisible (Éd. Polistampa, Firenze, 2005) ; L’Art. Beauté qui couronne le monde (Éd. Giornale L’Etruria, Cortona, 2009) ; L’Art sacré. Chemin de la beauté vers l’absolu (coord.) (Éd. Serafica, Roman, 2012) Le scénario géopolitique de la visite de Jean-Paul II en Roumanie (Éd. Papirus Media, Roman, 2012). Il a publié de nombreux articles scientifiques dans des revues de culture et de spécialités comme : Agatos, Hermeneia, Città di Vita, Studia Theologia Catholica, Analele Universității « Constantin Brâncuși » de Târgu Jiu, Transilvania, Culture et philosophie franciscaine, Caietele Institutului Teologic București, Studii Franciscane – Revue de l’Institut Théologique Franciscain de Roman, Mesagerul Sf. Anton de Padova, Attenzione.
Illustration de couverture
Lignum Vitae par Taddeo Gaddi, le XIVe siècle, le Cénacle Franciscain « Santa Croce » de Florence. Lignum Vitae représente l’humilité de Dieu fait homme, humilité qui n’est pas présentée comme une vertu, mais plutôt comme un acte de Dieu, un acte où Il s’offre Lui-même à l’homme par l’Incarnation de Son Fils.
Extrait de L’art et l’esthétique franciscains aux XIIIe et XIVe siècles par Eugen Răchiteanu
Jusqu’au XIe siècle, la culture de l’Europe occidentale s’inscrit dans un paradigme philosophico-politique « vertical », dominé par Un, l’anagogie et la hiérarchie, basé sur une idéologie de l’autorité pyramidale, théocratique, déduite de prémisses plutôt néoplatoniciennes qu’évangéliques. Au début de l’époque suivante, on ressent un changement de paradigme, faisant place à des figures « horizontales » à la façon du monde, de la nature et de la liberté. Petit à petit, de nouveaux ordres monacaux, depuis longtemps en recherche d’une nouvelle identité, apparaissent. L’appropriation de l’éthos évangélique, l’idée de l’Imitatio Christi gagne de plus en plus de terrain, calquées sur une nouvelle théologie de l’histoire – dont la forme est donnée par le Calabrais Gioacchino da Fiore (1135 – 1202), qui prophétisait la suprématie évidente des moines (viri spirituale) sur les institutions ecclésiastiques. L’Ordre fondé par François d’Assise (1181 – 1226) va répondre justement à ces exigences. Sensible et généreux, François dédie des poèmes à la « nature » qu’il considère comme étant d’essence divine. Cantico di frate Sole (Le chant du frère Soleil) exalte les vertus fraternelles de la « langue » naturelle de la divinité, dans laquelle le soleil, la lune, le vent, l’eau, le feu, la terre tiennent lieu de lettres[1].
Grâce aux moines franciscains, les renouvellements culturels sont nombreux. Les plus importants d’entre eux présentent une charge éthique, politique, philosophique et iconographique.
Avant tout, François d’Assise aurait voulu changer le monde, le guérir de ses obsessions de richesse et de pouvoir absolu. Ceux qu’il visait, étaient les nobles, les rois de l’époque, mais aussi les têtes de l’Église de Rome, qui avaient « oublié » la signification du message chrétien qui leur avait été transmis pour être mis en pratique, et servaient plutôt un orgueil démesuré, un égoïsme et une avidité sans limites.
[1] François d’Assise, Canticum fratris solis vel laudes creaturarum, en Scrieri, Ed. Deisis, Sibiu, 1997, pp. 136 – 137 ; cf. et Hermann Hesse, Francesco d’Assisi, Tascabili Economici Newton, Roma, 1993, pp. 62 – 63.
Le livre est traduit du roumain par Elena-Monica Luzinschi.