Texte de 4e de couverture du Journal d’un aventurier des temps modernes II : Son Asie en Vérités
Livre II : Son Asie en Vérités : Après trois mois passés au Moyen-Orient, trois mois relatés dans le Livre I de son Journal d’un aventurier des temps modernes, il débarque dans le tumulte de l’Inde et reste saisi par « la différence », un immense décalage qui dérange tous ses repères de vie et de survie. Un chemin se dessine pourtant, chemin dont le trait s’accentue, chemin de la foi en Dieu et en la nature humaine. Mais comment rejoindre ses frères ? C’est dans le désert du Thar, en compagnie de son guide Bhawan, qu’un premier élément de réponse lui apparaîtra. Qu’allait être sa vie alors ? Brutalement tout s’effondrait avec l’espoir fou de mieux se reconstruire. Ce qu’il savait de son avenir instinctivement prenait un nouveau sens… Il voulait être simplement reconnu en offrant plus qu’il ne recevait. Sa jeunesse avait été tout autre. Il était temps de donner. Mais était-il vraiment prêt ?
Journal d’un aventurier des temps modernes II fait suite à Journal d’un aventurier des temps modernes livre I : Moyen-Orient et Toc !
À propos de l’auteur Yann Gontard
Yann Gontard se présente comme un curieux face au monde et porte un regard attentif et enjoué sur les diversités, les contrastes ou les divergences.
Ici, avec Journal d’un aventurier des temps modernes II : Son Asie en vérités, le deuxième livre de son récit de voyage, il poursuit sa route vers l’éternel et fascinant orient.
Extrait du Journal d’un aventurier des temps modernes II : Son Asie en Vérités
Près de trois mois s’étaient déjà écoulés depuis son départ de France, vivant au gré d’innombrables découvertes quotidiennes, son unique paletot ancré et saucissonnant son dos, ses mains pleines d’une folle énergie – et non désespérément agrippées à d’improbables poches crevées –, accumulant faits étranges, rencontres insolites, situations cocasses, nuits agitées et interminables journées de transport, d’échanges humains, de réflexions personnelles.
Le chemin qu’il avait décidé d’emprunter – ou que les Muses avaient décidé que leur féal emprunterait ? – était semé d’embûches, certaines pleinement envisagées et assumées, d’autres subies et bataillées avec la belle et pure énergie du désespoir, la chance souriant finalement toujours aux audacieux !
Il avait traversé certaines contrées et cités à la vitesse du son et au rythme des rencontres bienveillantes, notamment les rustiques camionneurs qui l’avaient accueilli simplement. Il semblait ne pas juger utile de s’y attarder, estimant ces pays comme un moyen nécessaire et non une fin en soi (l’Italie ou la Grèce), un passage utile – voire indispensable – et non une destination envisagée comme telle dans son, ce périple.
Puis il découvrit la complexité de la civilisation turque, peuple nomade d’origine mongole, qui avait réussi à soumettre les chrétiens de Byzance après que ces derniers, insouciants, les eurent appelés pour se défendre contre les exigences insupportables et les ambitions insoutenables des chrétiens de Rome. Ces peuples de même religion, mais de courants divers, étaient devenus bêtement fratricides pour des questions non équivoques de pouvoir et d’argent, d’ambitions humaines et de bêtises sans nom.
Sans parler des civilisations grecque, puis romaine qui avaient occupé antérieurement ces riches territoires d’ancestrales civilisations et d’échanges commerciaux pendant plusieurs siècles établissant une jonction stratégique entre l’Orient et l’Occident, entre Rome et Alexandrie. Bataillant également contre la Perse hégémonique et puissante. Envahissant ça et là des territoires oubliés et des peuples impuissants.
Complexité d’autant plus affichée qu’après une période particulièrement florissante où l’Empire ottoman régnait sans partage et sans discontinuité d’Alger aux portes de Vienne en traversant les plaines arides autour de Jérusalem, le déclin progressif et définitif prit fin avec l’arrivée opportune de Mustapha Kemal Atatürk, véritable icône nationale qui amena modernisme et réformes afin de réaliser, avec succès, une République laïque sur le modèle emprunté à la France.
Après quelques tracasseries administratives résolues par l’intrépide aventurier auprès de ses congénères représentant l’État français à l’étranger, il pénétra les frontières de la grande et secrète Syrie, de la belle et accueillante Jordanie, ces deux pays marquant de leurs riches et longues histoires respectives des moments jalonnés de gloires et de déclins.
La population qui y résidait continuait évidemment à dispenser les généreux bienfaits des traditions arabes d’hospitalité et de convivialité, cet accueil incomparable que tout étranger recevait en visitant les familles les plus riches comme les plus humbles.
En traversant le frêle et symbolique pont Allenby afin d’accéder aux « territoires palestiniens occupés » (dixit la dialectique officielle des Jordaniens pour évoquer notamment la ville sainte), le choc des cultures était suffisamment flagrant pour ne pas s’offusquer de l’indigne traitement infligé par les Israéliens aux autochtones arabes musulmans. Cette situation iconoclaste – voire parfois insoutenable pour ne pas dire intolérable – nécessitait de prendre un indispensable recul et de chercher à comprendre les conditions singulières dans lesquelles vivait – survivait ? – le peuple soi-disant élu cerné de toutes parts par des nations affichées comme clairement ennemies qui n’avaient de cesse de vouloir anéantir cette jeune et dynamique République empreinte contradictoirement d’une si antédiluvienne histoire.
Au milieu de cet imbroglio confus, compliqué et embarrassant pour le simple et rustique béotien qu’il assumait être, il semblait vain de vouloir démêler une pelote de laine depuis trop longtemps emmêlée. Les solutions envisagées avaient été définitivement repoussées par les deux principales parties concernées et les grandes puissances mondiales avaient inutilement essayé d’imposer un dénouement viable. Rien n’y faisait. L’intransigeance des uns et le fanatisme des autres avaient voué aux gémonies tout début de conciliation constructive, tout début de confiance réciproque.
Et pourtant au milieu de ce véritable fatras, Jérusalem restait Jérusalem, cette ville éternelle au coeur de laquelle les trois grandes religions monothéistes avaient trouvé leur souffle divin : temples d’Hérode et siège de la capitale du roi David pour les Juifs ; théâtre de la Passion du Christ jusqu’à sa résurrection pour les chrétiens ; ultime voyage nocturne réalisé par le prophète Mahomet pour les musulmans. Inspirante et jubilatoire, elle demeurait cette cité de la foi et de l’amour.