Amis auteurs, notre maison d’édition vous destine cette leçon d’écriture ! Un bon auteur doit savoir jongler et manier les mots. Laissez-vous tenter par ce petit coaching d’écriture littéraire !
Au programme de cette deuxième leçon d’écriture consacrée à la poésie, découvrez ce que sont le “e” caduc, une synérèse, une diérèse et un enjambement. Si vous n’avez pas lu la première leçon d’écriture qui traite des strophes, vers et rimes, nous vous invitons à la consulter.
Le “e” caduc
À l’intérieur d’un vers
À l’intérieur d’un vers, le “e” caduc s’élide devant un mot commençant par une voyelle ou un “h“
aspiré.
- exemple : Tu / na / quis :/ ma / ten / dres / se, in / vi / sibl / e et / pré / sent(e). Ici, on élide les deux syllabes en gras : dans les deux cas le “e” est suivi de voyelles.
À l’intérieur d’un vers, le “e” caduc compte pour une syllabe s’il est suivi des consonnes “s” ou “nt”, sauf si la syllabe est “aient”.
- exemple : Je / fuis / la / vil / le, et / tem /ples, / et / tous / lieux. Ici “ville” & “et” sont élidés, mais pas temples & “et”, car le e muet est suivi de la consonne “s”.
À la fin d’un vers
Le “e” caduc, n’est pas compté, s’il est placé à la fin d’un vers. (même s’il est suivi par un “s” ou “nt”).
- exemple : On / con / naît / tou / jours / trop / les / cau / ses / de / sa / pein /(e). C’est un alexandrin.
Qu’est-ce qu’une césure en poésie ?
césure : n.f. Limite rythmique à l’intérieur d’un vers, théoriquement suivie d’un repos. La césure coupe l’alexandrin en deux hémistiches.
La synérèse
Lorsque deux voyelles sont placées côte à côte et comptent pour une seule syllabe, c’est une synérèse.
- exemple : Dieu / que / l’Hé / bron / con / nait, / Dieu / que / Cé / dar / a / dor(e). Ici la synérèse permet le respect de l’alexandrin. Dieu est compté à deux reprises comme une seule syllabe.(Et non pas Di-eu.) Les plus assidus auront noté la virgule qui partage l’alexandrin en deux hémistiches.
La diérèse
Lorsque deux voyelles sont placées côte à côte et comptent pour deux syllabes, c’est une diérèse.
- exemple : La / Ré / vo / lu / ti / on / leur / cri / ait : — Vo / lon / tair(es) Ici la diérèse permet le respect de l’alexandrin.
L’enjambement
enjambement n.m : Rejet au vers suivant d’un ou plusieurs mots étroitement unis par le sens au vers précédent.
Le rejet
Il y a rejet, dès lors qu’un mot ou groupe de mots, est placé au vers qui suit celui auquel il se rapporte. C’est une manière de mettre en valeur, un syntagme au début d’un vers.
- exemple : Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue(…)
Dans ces vers extraits du dormeur du val de Rimbaud, “Dort” est rejeté au vers suivant.
Le contre-rejet
Le contre-rejet, comme son nom l’indique, est l’inverse du rejet. Lorsqu’un mot ou groupe de mots est placé en fin de vers et se rapporte au vers suivant, il y a contre-rejet.
- exemple : Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir(…)
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Dans ces vers extraits de Spleen de Baudelaire, “L’Espoir” est en fin de vers et appartient au vers suivant.
Ces quelques explications vous inspirent ? Lancez-vous et faites-nous partager vos textes !
Pour vous divertir, nous vous invitons à consulter notre top 5 des poèmes mis en chanson.
À bientôt pour de nouvelles leçons d’écriture !
Notre selection de recueil de poèmes
Vous savez maintenant ce qu’est le e caduc, la synérèse/diérèse, l’enjambement en poésie. Pourquoi ne pas compléter vos connaissances avec la lecture d’un recueil de poèmes ? Voici nos recommandations !
Bonjour,
Est-il possible dans un même texte sur un même mot qu’une diérèse devienne quelques lignes plus loin une synérèse afin de garder le rythme des vers ?
Je vous remercie de votre aide.