Aujourd’hui dans la rubrique L’ivresque récréation, nous allons parler de nos amis les chats. “Si vous voulez être écrivain, ayez des chats”, dit un jour Aldous Huxley (1894 – 1963). En effet, les chats peuvent être de véritables muses. Et ces quelques grands écrivains de la littérature française nous le prouvent. Découvrez notre TOP 5 des chats célèbres des écrivains français. Si vous en connaissez d’autres, n’hésitez pas à laisser un commentaire. Bonne lecture !
Les chats célèbres des écrivains
1) Micetto — Chateaubriand
Le chat Micetto – un gros chat gris-roux à bandes noires transversales – fut recueilli par le pape Léon XII. Puis, celui-ci le légua sur son lit de mort à Chateaubriand, alors ambassadeur de France à Rome. Pour plus d’informations, nous vous invitons à lire l’article très complet du site micetto.com.
2) Belaud — Joachim du Bellay
Du Bellay, poète français du XVIe siècle, fut très attaché à son chat Belaud – un chartreux. À sa mort, il était plein de chagrin : “Et j’ai perdu depuis trois jours, mon bien, mon plaisir, mes amours… À peu que le cœur ne m’en crève.” Il écrivit en son hommage :
(…)
C’est Belaud mon petit Chat gris :
Belaud, qui fut par avanture
Le plus bel œuvre de que Nature
Fit onc en matiere de Chats :
C’étoit Belaud la mort aux Rats,
Belaud, dont la beauté fut telle,
Qu’elle est digne d’être immortelle.
(…)
Du Bellay, Gentil-homme Angevin.
3) Kiki la Doucette, Toune, Minionne — Colette
Les chats eurent une place importante tant dans l’œuvre de Colette que dans son existence. Admiratrice de ces petits êtres poilus, elle fut souvent photographiée en leur compagnie. Ce petit texte qui vous fera certainement sourire parle de… chats !
LA FLEUR
« Oh ! la jolie fleur dans la vitrine !
– Oui. C’est un petit pavot blanc.
– Je vous parle pas des petits pavots, je vous montre la fleur d’en bas, tachetée de clair et de sombre, veloutée, avec deux gouttes de rosée qui brillent, et de grandes étamines blanches pointues… Tiens, je me trompais : ce n’est pas une fleur, c’est un chat.
– Non, non, vous aviez raison, poète : c’est une fleur. »
Colette, Autres bêtes, chats de Paris.
4) Gavroche, Éponine, Séraphita — Théophile Gautier
Théophile Gautier eut aussi une grande admiration pour les félins. Il dit lui-même : “Acquérir l’amitié d’un chat est chose difficile.” Mais rendez-vous à l’évidence, ils le valent bien !
5) Les chats de gouttières — Émile Zola
Émile Zola hébergeait des chats dans sa maison de Médan. Les petites boules de poils lui inspirèrent quelques récits.
LE PARADIS DES CHATS
Une tante m’a légué un chat d’Angora qui est bien la bête la plus stupide que je connaisse. Voici ce que mon chat m’a conté, un soir d’hiver, devant les cendres chaudes.
J’avais alors deux ans, et j’étais bien le chat le plus gras et le plus naïf qu’on pût voir. A cet âge tendre, je montrais encore toute la présomption d’un animal qui dédaigne les douceurs du foyer. Et pourtant que de remerciements je devais à la Providence pour m’avoir placé chez votre tante ! La brave femme m’adorait. J’avais, au fond d’une armoire, une véritable chambre à coucher, coussin de plume en triple couverture. La nourriture valait le coucher ; jamais de pain, jamais de soupe, rien que de la viande, de la bonne viande saignante.
Eh bien ! au milieu de ces douceurs, je n’avais qu’un désir, qu’un rêve, me glisser par la fenêtre entr’ouverte et me sauver sur les toits. Les caresses me semblaient fades, la mollesse de mon lit me donnait des nausées, j’étais gras à m’en écoeurer moi-même. Et je m’ennuyais tout le long de la journée à être heureux.
Il faut vous dire qu’en allongeant le cou, j’avais vu de la fenêtre le toit d’en face. Quatre chats, ce jour-là, s’y battaient, le poil hérissé, la queue haute, se roulant sur les ardoises bleues, au grand soleil, avec des jurements de joie. Jamais je n’avais contemplé un spectacle si extraordinaire. Dès lors, mes croyances furent fixées. Le véritable bonheur était sur ce toit, derrière cette fenêtre qu’on fermait si soigneusement. Je me donnais pour preuve qu’on fermait ainsi les portes des armoires, derrière lesquelles on cachait la viande.
J’arrêtai le projet de m’enfuir. Il devait y avoir dans la vie autre chose que de la chair saignante. C’était là l’inconnu, l’idéal. Un jour, on oublia de pousser la fenêtre de la cuisine. Je sautai sur un petit toit qui se trouvait au-dessous.
(…)
Zola, Nouveaux contes à Ninon.
Vous aimez les chats et l’écriture ? Peut-être que l’ouvrage “Les chats des écrivains” vous intéressera !
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