Le roman dystopique n’a jamais été autant d’actualité qu’aujourd’hui. Exact opposé de l’utopie et parfois appelée contre utopie, la dystopie dresse le portrait d’une société immaginaire où le bonheur est exclu. Sans forcément anticiper littéralement le futur, l’écrivain du roman dystopique expose une idéologie, une révolte face à l’image d’une soi-disant société idéale.
La dystopie : un genre littéraire qui a la cote au cinéma
La dystopie (ou contre-utopie) est un genre littéraire dont les œuvres sont souvent adaptées au cinéma, mais aussi dans le jeu vidéo. Si vous avez déjà en tête des références comme la Planète des singes, Blade Runner, Soleil vert, la Servante écarlate, ou plus récemment la série cinématographique Black Mirror, vous avez déjà un avant-goût de certaines grandes questions soulevé dans le roman dystopique : quel danger avec l’utilisation détournée d’hypertechnologie, ou bien le fait de ne plus pouvoir réfléchir ni lire, quelle place pour l’homme et la machine dans un monde en continuelle croissance, et celui du risque de la déshumanisation de la société ? Ou plus encore, de la question de la mondialisation, du dictats des grandes entreprises et des temps futurs ? Des questions qu’aime soulever le roman dystopique !
Un roman d’anticipation qui fascine
En y regardant, la dystopie fait-elle plutôt dans la prévention ou dans l’anticipation ? Pourquoi le décor dans ces œuvres de fiction est-il souvent post-apocalyptique ou s’inspire parfois des meilleurs ouvrages de science-fiction ? Nous pourrions craindre que la réalité ne se rapproche trop rapidement de ces situations. Pour mieux le savoir, voici pour vous notre TOP 5 des meilleurs romans dystopiques !
Le Meilleur des Mondes. Aldous Huxley, 1932
Avec Le meilleur des mondes, Aldous Huxley écrit là une œuvre magistrale : un des premiers romans du genre dystopique, où génétique et clonage conditionnent et contrôlent les individus. Un grand classique de la littérature !
Quand tous les enfants sont conçus dans des éprouvettes pour appartenir à l’une des catégories de la population, de la plus intelligente (les Alpha) à la plus stupide (les Epsilons)…
Ainsi l’auteur pressentait déjà les conséquences de ce que nous pouvons trouver dans des livres de science depuis la nuit des temps, avec un transhumanisme non éclairé et l’exposition d’un eugénisme à son paroxysme. Le meilleur des mondes reste aujourd’hui un ouvrage de référence en matière d’anticipation.
Roman dystopique : Fahrenheit 451. Ray Bradbury, 1953
Dans un pays indéfini, à une époque indéterminée, la lecture est rigoureusement interdite : elle empêcherait les gens d’être heureux !
Aussi la brigade des pompiers a‑t-elle pour instruction de réduire tous les livres en cendres. Dans ce roman dystopique, Guy Montag, pompier zélé et citoyen respectueux des institutions, arrivera-t-il à s’opposer à la mission qui lui est confiée ? En faisant la connaissance de Clarisse, une jeune institutrice, il sera à son tour gagné par l’amour des livres. Débute alors un combat sans merci face au cauchemar du totalitarisme.
Ce roman assoiera la réputation mondiale de son auteur, et sera porté à l’écran par François Truffaut. Tout le monde devrait livre au moins une fois dans sa vie cet ouvrage qui figure parmi les meilleurs romans dystopiques.
1984. George Orwell, 1949
C’est sous ce pseudonyme que Georges Orwell signe ce best-seller mondial de du roman dystopique, devenant en pleine guerre froide l’enjeu d’une véritable bataille idéologique.
L’auteur devinait-il alors que Big Brother, figure de l’État totalitaire et du contrôle extrême des libertés et de la vie privée, connu sous le slogan de « Big Brother is watching you », rentrerait dans le langage courant de façon aussi remarquable, marquant ce sous genre littéraire ? Avec cette autre vision des régimes totalitaires et des monades urbaines, Orwell place le roman dystopique au rang d’icône.
Encore aujourd’hui, cette œuvre continue de faire parler d’elle, et est même considérée par beaucoup de lecteurs comme un véritable récit d’anticipation et un pamphlet sur le libre arbitre avec ses visions futuristes d’actualité . C’est un aspect très fort du roman dystopique, traitant à la fois de mondes éloignés et d’univers de fictions, mais toujours comparable à notre société actuelle.
Et puis c’est quelque chose ce réalisme dans cette projection futuriste que l’auteur nous propose ! Si l’on observe les craintes de notre société face au Nouveau Monde, devant l’utilisation des nouvelles technologies à des fins de surveillance ! Ce roman dystopique compte parmi les plus grands romans du XXe siècle.
Hunger Games. Suzanne Collins, 2009
Une fois n’est pas coutume, Hunger Games est un roman dystopique qui vise notamment un public adolescent ! Parue sous forme d’une trilogie, cette contre-utopie a connu un immense succès et fut adaptée par la suite au cinéma.
L’intrigue de ce roman dystopique rappelle les jeux d’Athènes : chaque année une compétition mortelle, les jeux de la faim, « Hunger Games », sont organisés. La règle du jeu y est impitoyable : tuer ou se faire tuer, compter parmi les survivants, le tout en échappant à des pièges innombrables, à la privation de nourriture, sous l’œil averti du spectateur. Nous suivons dans ce roman dystopique les aventures de Katniss, qui va devoir tenter de survivre dans cette œuvre de fiction impitoyable, dans une société reconstruite sur les ruines des États-Unis.
Acide sulfurique. Amélie Notomb, 2005
Réflexion à la fois cruelle et pertinente sur la télé-réalité, ce roman dystopique d’Amélie Notomb a généré une vive polémique lors de sa publication. L’émission télévisuelle nouvellement lancée se nomme « Concentration » : de quoi craindre le pire.
Les règles dans ce monde futuriste sont cruelles. Dans un camp de travail forcé, digne des pires systèmes totalitaires, sont filmés des prisonniers choisis au hasard parmi la population enlevée par rafles. Chaque jour, deux détenus sont choisis par leurs camarades, et exécutés à la télévision. Une vision de la société non sans pessimisme, avec un scandale à son paroxysme dans ce livre de fiction : plus les médias s’offusquent de l’horreur de l’émission, plus les gens se sentent incités à la regarder, et à voter en masse. Amélie Notomb, par la juxtaposition de deux réalités, historique et actuelle, dénonce une société de spectacle ravagé par le barbarie.
Pour aller plus loin dans la dystopie
Voilà qui vient conclure notre sélection pour ce top 5 du roman dystopique !
Si vous êtes très féru de cette sous catégorie de la science fiction nous pouvons également vous conseiller les romans dystopiques les plus célèbres suivants :
- La servante écarlate de Margaret Atwood,
- L’Orange mécanique de l’écrivain Anthony Burgess,
- Le Talon de fer de Jack London,
- Minority Report ou A Scanner darkly de Philip K. Dick,
- Ravage de René Barjavel,
- La Planète des singes de Pierre Boulle,
- Kickback de David Lloyd,
- Nous autres d’Evgueni Zamiatine,
- Un bonheur insoutenable d’Ira Levin,
- Les furtifs de l’auteur français Alain Damasio.
De quoi remplir votre pile à lire pour un bon bout de temps. 😇
L’anticipation du futur n’a jamais autant stimulé la part d’imaginaire que nous avons en nous. Parmi les univers d’anticipation, le roman dystopique possède en effet ce don de nous faire croire que même les aventures imaginaires que nous y rencontrons, peuvent être notre futur jusqu’à la fin du monde apocalyptique. Si vous ne croyez pas à une société utopique, partagez-nous dans la section commentaire votre projection sur le futur ou plus simplement, votre roman dystopique favoris !
Vous aimez aussi l’uchronie ? Nous vous donnons rendez-vous très prochainement pour découvrir notre Top 5 des romans uchroniques, ou la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé, un genre littéraire sous côté, à essayer d’urgence !
Fans d’Aldous Huxley, nous vous invitons à vous inscrire à la newsletter de notre site web en inscrivant votre adresse e‑mail pour recevoir nos suggestions de lecture !
Sans oublier la sélection de notre librairie en ligne
Fantastique
InqEnqIncEnc — Les Inquiétantes Enquêtes d’Incoming Encounters S.01 – ép.11 : Puerilla — Partie 2
[…] Morivilly : Le caractère dystopique dans sa définition originale s’est imposé naturellement, mais j’y ai ajouté une dimension […]
Merci pour cet article. Un de mes genres préférés ! Coup de coeur pour Fahrenheit 451 !